dimanche 27 mai 2007

Espagne culturelle

Ma chère cousine, qui étudie un peu d’espagnol, et qui a bien compris qu’on ne connaît une langue que quand on en connaît toutes les facettes, me demande une liste d’insultes. Ça tombe bien, j’en connais quelques-unes. Mon problème par contre, c’est de connaître leurs traductions exactes. Ce n’est pas toujours facile et la plupart des dictionnaires bilingues n’en parlent pas.

La langue espagnole est, surtout et essentiellement quand elle est prononcée par un homme, remplie de mots qui feraient rougir un gros charretier comme une jeune fille.

La liste suivante est exhaustive puisque, comme partout, il existe des mots locaux, plus champêtres, que je ne connais pas.

On peut classer les insultes en plusieurs catégories :

(*) Celles là m’ont été recommandées par des collègues mais, selon Esther, n’existent pas.
(X) Ce sont les plus utilisées.

Les classiques:

Cabrón: connard (X)
Maricón: pd (X)
Bastardo: connard aussi
Pedorro/a: ¿?, frimeur je crois
Capullo: crétin (X)
Gilipollas: crétin/imbécile (X)
Hijo de puta: c'est clair (X)
Mariquita: tapette (ça veut dire coccinelle aussi)
Perra: chienne, traînée (surtout prononcé par les filles puisque entre elles, elles sont si aimables)
Puta: bref, je crois que c’est compréhensible (X)
Zorra: salope (ça veut dire renarde aussi) (X)
Tonto/a : idiot/e (X)


Les composés:

Abrazafarolas: embrasseur de révèrbère ou ivrogne (*)
Lameculos: lèche-cul
Lametraserillos: lèche-arrière-train (*)
Tocapelotas: touche couille=emmerdeur (X)
Cacho perro: morceau de chien (¿?)
Malnacido: mal-né
Ajouter « puto » à n’importe quoi: puto coche, puto francés, puta jefa (X)
Ajouter « de mierda » à n’importe quoi : coche de mierda, trabajo de mierda (X)
Cagarse sur n’importe quoi : je chie sur: Me cago en tu padre/madre/muertos, me cago en los más santos, en dios, en satanas.
Ce sont des insultes essentiellement utilisées par les grands-pères (et sous le regard fort désapprobateur des grands-mères).
Sopla pollas: littéralement souffle bites, qui peut se traduire par suce-bite je suppose.


Les mots qu’on ajoute pour souligner l’intensité narrative (comme « putain » ou « bordel »), à utiliser tous les 3 mots :

Coño : vient de con (sexe féminin)
Coño, ¿sabes lo que me ha pasado?: Ça alors, tu sais ce qui m’est arrivé ?
Joder : bordel.
Estoy hasta los huevos, joder=j’en ai jusqu’aux oeufs, bordel

Les verbes qui ne sont pas des insultes mais qui ne sont quand même pas fort raffinés :

Follar : baiser, comme dans « ¡Que te follen ! »
Dar : donner, à utiliser comme dans l’exemple suivant : « que te den por el culo »


Il y en a sûrement d’autres, mais ils ne remontent pas à la surface de ma mémoire pour le moment.

jeudi 17 mai 2007

Las Ventas

J'ai eu la chance de pouvoir aller voir une corrida à Las Ventas, 14.000 places assises, une des grandes arènes de ce monde avec Séville et Mexico, ambiance assurée.

Madrid a une des meilleures arènes, les récompenses accordées aux matadors sont rares et le public est très sévère. Il est composé en grande partie d’abonnés qui viennent tous les jours durant la saison (3 ou 4 mois) pour fumer le cigare et commenter le spectacle, ainsi que manger des graines de tournesol tel de gros hamsters. En général, un représentant de la famille royale est également présent (une des princesses normalement, à qui le matador offre la mort du taureau).

Avouons-le, la corrida n’est pas très bien vue, ni en Espagne, ni dans le monde. On croit souvent que le but de cet acte anachronique est de simplement tuer le taureau et que les jeux sont faits. Cependant, il suffit de voir en direct live un bestiau de 600 kilos débouler sur un gars tête baissée pour se rendre compte que ce n’est pas si simple. Le matador doit démontrer au public son courage et démontrer qu’il peut contrôler l’animal du début à la fin. Ça demande un certain doigté puisque le taureau n’étant pas tout à fait idiot, il lui suffit de comprendre une seule fois que l’objectif n’est pas la cape qui bouge mais le bras qui la tient, pour qu’il aille encorner le matador ou un de ses compagnons. C’est donc tout un jeu de mouvements à utiliser, au niveau du corps et du poignet qui tient la cape. En gros, les accidents sont nombreux même si rarement mortels.

La saison taurine espagnole est retransmise, comme le football, par Canal+. Et on a droit à des commentaires comme ceux du football au sujet de l’état de santé des matadors : « Machin n’est toujours pas remis de sa fracture du fémur et Bidule se remet doucement de son poumon perforé, il ne pourra pas revenir cette saison ».

Le spectacle reste très impressionnant même si, il faut le dire, c’est sanglant et relativement cruel (on a l’impression de pouvoir revivre un peu l’ambiance du Colisée à Rome il y a longtemps). Si le matador démontre son art très bien, le public lui accorde une oreille, voir deux, voir les deux oreilles avec la queue de l’animal.

Voici quelques photos et une vidéo retraçant le déroulement normal d’une corrida (3 matadors, 6 taureaux):
  • Entrée des participants.
  • Entrée du taureau
  • Phase du picador (il y a 50 ans, les chevaux n’avaient pas de protection. Ils se faisaient éventrer, on les recousait et on les renvoyait en piste).
  • Phase des banderilleros
  • Phase du matador
  • Mise à mort
  • Coupe des oreilles et/ou de la queue si nécessaire
  • Évacuation du cadavre.