lundi 14 juillet 2008

Discussion Intelligente

Me voila revenu chez mes amis algériens de l’Algérie démocratique et populaire et leur sens de l’hospitalité légendaire. J’arrive donc à l’hôtel, tard, et comme d’hab., on a toujours cette impression d’emmerder la personne de la réception quand on y arrive (l’Algérie ayant été alignée en son temps avec le bloc soviétique, il en résulte un manque certain de productivité et de service au client).

Je me dirige donc au monsieur et lui dit :
- Bonjour, j’ai une réservation. (Je donne mon passeport comme on le fait d’habitude à Alger, le monsieur étudie mon passeport pour vérifier que je n’ai pas de barbe islamiste et il tapote sur son clavier :)
- Attendez, je regarde… Ah, désolé, je n’ai rien à ce nom.
- Vous êtes sûr ? C’est bizarre.
- Bien sûr monsieur que je suis sûr (sur ce ton condescendant qui a la particularité de m’énerver).

Il est minuit passé, l’idée de chercher à cette heure un hôtel dans Alger ne m’amuse guère, j’insiste donc :

- On m’a confirmé la réservation qui a été effectuée par l’entreprise XXXX, vous devriez en avoir la trace.
- Non monsieur.
- Et qu’est-ce qu’on fait alors ?
- Ha je ne sais pas monsieur, je ne peux rien faire pour vous. Moi je n’ai de trace d’aucune réservation.
- Et le problème n’est pas que je sois arrivé après minuit et que la réservation ait été annulée ?
- C’est possible monsieur, mais alors c’est que vous n’avez pas téléphoné pour confirmer la réservation et dire que vous arriviez tard. Nous dans ces cas là, on annule la réservation, c’est très clair, c’est dans les règles de tous les hôtels. (Comme d’hab., c’est toujours la faute des infidèle) Je suis désolé monsieur mais il faut respecter les règles.
- Mais il y a quand même quelque chose à faire ?
- Non monsieur.

L’expérience m’ayant beaucoup appris du caractère tordu de ces mauvais commerçants, j’ai eu une idée géniale et demandais donc:

- Mais est-ce que vous avez une chambre de libre ?
- Ha ça monsieur, c’est autre chose, et en effet, j’ai des chambres de libres.
- Et bien donnez m’en donc une (je pensais gros con parce que pas mal énervé mais je n’ai rien dis pour ma sécurité personnelle).
- D’accord, mais la prochaine fois pensez à réserver (typique, dans leur sale caractère, ils veulent toujours avoir le dernier mot, il suffit de rester zen).

Bref, ils sont pas près de développer le tourisme comme le prétend la propagande du gouvernement.

mardi 1 juillet 2008

Mes amis de Guinée

Dernièrement j'ai reçu la visite de deux de nos amis guinéens, qui sont arrivés à l'aéroport dimanche, vers 9 heure 20 du soir, alors que la mégaphonie annonçait un goal de l'Espagne et que je devais attendre comme un con dans le terminal sans voir la finale de l'euro (Je suis un des seul à ne pas avoir vu le match ici en Espagne).

Un des deux était un chef, un directeur. Et comme cela arrive souvent chez nos amis africains, les personnes haut-placées sont plus catholiques que le pape (je veux dire plus esclavagiste que les colons). C'est donc une personne qui a l'habitude d'être obéi sur claquement de doigt, ce qui m'a permis d'avoir honte dans un restaurant pour client qui rapporte (cher et classe donc).

Premièrement, mon ami le directeur hélait les serveurs en claquant des doigts et en sifflant (le genre de truc qui vous fait vous cacher sous une table). En fait, j’ai remarqué que les serveurs sont nettement moins sympathiques quand on les siffle.

Et deuxièmement, j'ai pu avoir l'honneur de converser de la façon suivante:

Le Directeur: C'est bon le canard à l'orange?

Ma collègue: J'aime beaucoup.

Le Directeur: Je vais prendre ça alors.

20 minutes plus tard, le Directeur reçoit son plat.

Le Directeur après une première bouchée: Mais, c'est sucré!?

Nous, un peu étonnés: Ben, c'est à l'orange.

Le Directeur: Je ne supporte pas de manger sucré.

Nous: heu…

Le Directeur: Ha non, c'est vraiment trop sucré, je ne peux pas manger ça.

Nous, bien professionnels mais quand même hésitants: On pourrait peut-être éventuellement demander de changer de plat.

Le Directeur: Ha oui, il faut faire ça
(Je ne pensais pas qu'il allait le faire quand même).

Un peu honteux, nous hélons le serveur avec tact:

Le serveur: Que puis-je faire pour vous.

Moi: En fait mon client aimerait changer de plat.

Le serveur, déjà énervé par la façon dont on l’appelait: Ce n'est pas bon?

Moi: Non, ce n'est pas ça, c'est juste qu'il n'aime pas manger sucré.

Le serveur, franchement étonné: Mais c'est du canard à l'orange!

Mois: Oui oui, mais il ne le savait pas.

Le serveur: Mais le canard à l’orange est forcément sucré. Est-ce que c'est mal cuit? La viande n’est pas bonne?

Moi: Non, je vous assure, il n'y a pas de problème avec le service ou la cuisine, c’est juste qu’il n’est pas habitué.

Le serveur, ronchonnant, enlève le plat. Deux minutes après, sa chef arrive:

Elle: Il y a un problème avec le plat?

Nous: on explique encore.

Elle: Mais c’est mal cuit? La viande n'est pas de qualité? La sauce n’est pas bonne ?

Ça a duré 10 minutes, ils ne voulaient pas comprendre le problème fondamental : Nos clients sont essentiellement des bouffeurs de riz et de poulet.