dimanche 24 février 2008


Regardez ce que j'ai trouvé sur un mur, dans un vieux bar par ici.


A part ça, ce soir, j'irai boire de la bière et manger des petits fours dans la loge VIP d'une grosse boite d'ici, pour le match Real-Getafe.

lundi 18 février 2008

L’aide au développement

On voit régulièrement à la télévision ou dans les journaux, un relevé de l’aide au développement proposé par les pays riches aux pays pauvres. J’ai pu découvrir quelque chose que je n’avais pas compris, c’est que cette aide est légèrement hypocrite.

Voici une petite explication de comment ça fonctionne. On prend par exemple un pays, Belgique, Espagne, France, Italie, Allemagne, n’importe quel pays un tant soit peu développé qui possède des entreprises exportatrices. Le problème des pays développés, c’est qu’ils sont capitalistes sans l’être. Le capitalisme, c’est un peu laisser le marché décider de qui est le meilleur. Malgré cela, les pays capitalistes sont fort protectionnistes et n’aiment pas appliquer à eux-mêmes ce qu’ils demandent aux autres (ce que je ne condamne pas puisque c’est une forme de protection de l’emploi). Et comme ces pays sont protectionnistes, il est assez difficile d’exporter chez le voisin si ce voisin possède une industrie identique. Que faire alors ? La solution est de vendre aux pauvres.

Les pauvres ont ceci de particulier qu’ils n’ont pas d’argent mais qu’ils sont facilement corruptibles. On a donc inventé le concept de crédit à l’aide au développement. Le nom est très joli vu comme ça mais ce ne l’est pas tant.

Vous prenez une entreprise X qui veut exporter un produit Y. Elle envoie un représentant dans un pays qui ne possède pas d’industrie propre, en général un pays pauvre. Le représentant va voir le ministre local et lui dit qu’il voudrait lui vendre un produit cher dont il n’a pas vraiment besoin et qu’il ne pourra pas entretenir. Le ministre répond qu’il n’a pas de quoi payer. Le représentant ne se démonte pas et annonce qu’il peut demander à son gouvernement un crédit d’aide au développement, remboursable à des taux très bas sur de longues années.

Dans ce cas, un bon patriote dirait au représentant qu’il serait plus judicieux de construire des écoles que d’acheter le dernier modèle de bateau-radar-super-génial, ce qui endette le pays pendant de longue années alors qu’il n’a déjà pas beaucoup de ressources. Le problème c’est que la classe dirigeante de beaucoup de pays pauvres n’est pas vraiment patriote et qu’en général ils n’ont pas beaucoup de contre-pouvoir. Le ministre voit donc dans la transaction qui s’annonce une manière de s’enrichir beaucoup plus facilement que par son dur labeur quotidien et accepte vivement le marché moyennant une « légère » rétribution personnelle.

Voila pourquoi on peut trouver dans des pays très pauvres des équipements dernier cri ne servant à rien, n’étant pas entretenus et côtoyant une population n’ayant ni eau courante ni électricité.

Mais attention, n’allez pas croire que les pays les plus corrompus sont les plus intéressants pour les entreprises. Passé un certain niveau de corruption, les affaires ne sont plus possibles, tous les efforts commerciaux consentis pour vendre un projet peuvent être réduits à néant en un rien de temps par un de vos concurrents. C’est pour ça que vous pouvez trouver un pays, ayant par exemple besoin d’une centrale électrique ou de pompes pour alimenter en eau des villages, qui laissent sans suite pendant de longues, très longues années ces projets parce que les dirigeants prennent des décisions qui sont de suite annulées par d’autres dirigeants et ainsi de suite, en fonction des intérêts personnels de chacun.

L’idéal serait sans doute de faire gérer l’aide au développement par un organisme supranational, indépendant. On pense donc de suite à l’ONU. Le problème, c’est que l’ONU est internationalement reconnue comme étant ce qu’il y a de plus corrompu parmi les corrompus (et c’est normal, tous les corrompus du monde se retrouvant dans une grande association fraternelle). Et puis de toute façon, à l’ONU, ce sont les plus grands contributeurs qui décident de où va l’argent et quelles sont les entreprises qui vont en bénéficier, ce qui fausse un peu la donne.

Et contrairement à ce qu’on pourrait penser, les américains ne sont pas les pires dans ce genre d’action commerciale, puisque légalement ils interdisent à leurs entreprises d’inclure plus de 5% du montant d’un marché en frais de consultance (là où se retrouvent les « commissions »). Sur beaucoup de marchés, ils ne sont donc pas compétitifs face à leurs concurrents européens.

Anecdote :

Au Paraguay, deuxième pays au monde le plus corrompu, circule cette bonne blague : « vous savez pourquoi le Paraguay n’est pas le premier dans la liste des pays corrompus ? Parce qu’on a payé pour être second. »

mercredi 6 février 2008

Comment faire peur dans une entreprise?

Pour faire peur dans une entreprise, c’est facile. Il suffit de discuter ou de signer des contrats pour des pays un peu tumultueux.

Dernièrement, le bruit court chez nous qu’il faut aller au Tchad, alors que là-bas ils sont en train de se foutre sur la gueule quelque chose de pas possible. En général, et c’est quelque chose qui m’étonne chaque fois un peu plus, ce sont ceux qui ne voyagent pas qui s’inquiètent le plus. Je suppose qu’ils doivent craindre que la grande main noire du destin ne les jette dans un avion militaire de la légion étrangère pour aller installer du matériel sous des pluies de balles et d’obus. D’ailleurs ça ne fait rire personne quand je dis : « ne t’inquiète pas, on ne saurait envoyer personne, les compagnies d’aviation ont cessé leurs vols réguliers pour le moment. »

En tout cas, il ne faut vraiment pas avoir confiance dans le département des ressources humaines pour croire que quelqu’un devrait se déplacer dans un pays où des rebelles attaquent l’aéroport.

Le plus drôle, c’est la réaction des africains eux-mêmes : « Le Tchad ? Mais il n’y a pas de problème, ils se battent 15 jours, il y en a un qui gagne, ils se partagent de l’argent et tout redevient comme avant. »

Et comme d’habitude, on me sort toujours la même question : « pourquoi on ne va pas dans des pays qui sont bien ? » Ce à quoi j’évite de répondre « comme le Kenya ? ».