mercredi 8 août 2007

Alger la pas si blanche que ça

Durant la deuxième semaine de juillet se déroulaient les jeux africains. Il en résulte que tous les hôtels étaient pleins. Notre contact sur place nous trouve heureusement un hôtel à 30 km d'Alger.

Quand on y arrive, on découvre un hôtel sale et perdu dans un village où tout le monde repère si un européen arrive; comme chacun le sait, dès qu’on passe le Mare Nostrum, un occidental est avant tout un distributeur de billet. Donc, pour notre sécurité, nous pensons qu’il n’est pas bon de rester dans un endroit comme celui-là. Notre chauffeur nous conseille d’ailleurs de ne sortir sous aucun prétexte de l’hôtel. Dans un pays comme l’Algérie, étant donné la placidité des gens, un conseil comme celui-là n’est pas quelque chose qui rassure.

Nous décidons donc d’un commun accord que cet hôtel ne sied pas à la catégorie de personne que nous sommes et nous disons au chauffeur qu’on ne dormira là même pas en rêve.

Ce dernier nous dit alors : « ne vous inquiétez pas, je connais un hôtel ou j’allais avant d’être marié, c’est propre et gardé ».

On refait 15 km et on arrive devant un bâtiment gris, sans signe distinctif à part une porte en métal et une enseigne où il est écrit « la rose bleue ».

Alors, c’est vrai que l’endroit était propre et gardé (par des espèces de gorilles en chaussures blanches et pantalons noirs et chaînes en or qui brille). Seulement, heureusement que nous ne sommes restés que deux jours parce que ce n’est vraiment pas bon pour ma vertue.

Les murs du couloir d’entrée sont recouverts de lourdes tentures rouges accompagnées des tapis de sols de la même couleur, la lumière est tamisée et bleutée, le bar est rempli de filles vêtues de manière suggestive (en fait pas pire que certaines européennes mais pour le pays c’est beaucoup) qui se font payer les consommations et la consommation, la télé passe toute sortes de films de fesses, la baignoire immense est munie d’un jacousi et Madame Claude ne dédaignerait pas la déco de la chambre. Accessoirement, le petit déjeuner est servi seulement dans la chambre (nous avons pris soin avec mon collègue de laisser la porte ouverte pour ne pas laisser se créer des rumeurs lorsque nous déjeunions ensemble) et il est écrit sur la porte de ne pas vomir dans le lavabo mais bien dans la poubelle.

En bref, je pourrai dire à présent que j’ai dormi dans une maison close en Algérie. Et j’affirme pour ceux qui en doutent que je n’ai pas péché.